Il n'est malheureusement pas nécessaire de faire oeuvre d'originalité pour recenser tous les actes antisémites de l'année 2018. Il suffit de relater ce qu'en disent les médias, souvent pourtant bien timides dans ce domaine.
Mais auparavant, qu'il nous soit permis de faire état de la réaction à ces faits, abjects, inadmissibles, et de surcroît inquiétants pour l'avenir, de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France, à laquelle adhère totalement et avec force l'AJC Nantes. Lisons donc ce communiqué, intitulé : "L'heure est grave" :
"Depuis des années, au fil de ses communiqués, l’Amitié Judéo-Chrétienne de France attire l’attention sur la montée de l’antisémitisme. Celui-ci ne sera qu’un communiqué de plus, et sans doute guère plus efficace que les précédents. Mais il est encore une fois impossible à l’Amitié Judéo-Chrétienne de France de ne pas dire sa grandissante préoccupation, son horreur aussi devant le déferlement des propos ou actes antisémites auquel nous assistons depuis un an, et encore plus depuis que certains, s’immisçant dans le mouvement des « Gilets jaunes », expriment leur haine au grand jour, et d’abord et toujours la haine des juifs. Malgré la timidité des réactions, des médias commencent à relever quelques-unes de ses manifestations, comprenant sans doute enfin qu’à force de se donner libre cours dans l’indifférence générale cette haine pourrait bien finir par ressembler à celle qui avait éclaté au grand jour, ou plutôt en pleine nuit, il y a 80 ans et quelques semaines, lors de la sinistre Nuit de Cristal...
Les croix gammées, les stèles funéraires renversées ou brisées, les inscriptions « Juden » sur les magasins, ou celles, semblables à ce que j’ai vu il y a 8 jours sur les murs d’une banque parisienne aux vitres brisées – « Talmudistes, rendez-nous nos euros ! » -, les insultes proférées contre des juifs se rendant à la synagogue ou bien inscrites sur les murs de leur habitation, tout cela fait frémir. Et si l’on ajoute à cette liste, bien loin d’être exhaustive, celle des assassinats perpétrés depuis quelques années, on peut, on doit se dire que l’heure est grave.
C’est pourquoi l’AJCF non seulement redit avec force aux juifs de France son entière solidarité, son égale préoccupation, mais appelle tous ses membres et amis à alerter leur entourage, leur milieu de vie et leur éventuelle communauté croyante, pour que surgissent et se développent des résistances capables d’enrayer la progression de ce cancer qu’est l’antisémitisme. Il y a véritablement urgence !
Jacqueline Cuche, Présidente de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France
Nous vous avons donné ici tout le texte du communiqué de l'AJCF. Mais n'hésitez pas à vous rendre de temps en temps sur le site même de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France, qui vous donne régulièrement des infos sur le dialogue judéo-chrétien.
Voici maintenant un article de BFM TV présentant les dernières statistiques concernant l'antisémitisme en France en 2018. Peut-être êtes-vous déjà, espérons-le, bien informés,
"Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, les actes antisémites ont augmenté de 74% l'année dernière.
L'antisémitisme visible dans les rues. Le visage de Simone Veil barré d'une croix gammée, un tag "Juden" en lettres jaunes sur une devanture de restaurant et un arbre à la mémoire d'Ilan Halimi scié: des inscriptions antisémites à Paris et une dégradation dans l'Essonne suscitaient lundi l'indignation de l'exécutif et d'élus, qui ont saisi la justice.
Christophe Castaner s'est d'ailleurs rendu ce lundi à Sainte-Geneviève-des-Bois où l'arbre planté en mémoire du jeune Juif tué en 2006, a été vandalisé. A cette occasion, le ministère de l'Intérieur a indiqué que les actes antisémites ont augmenté de 74 % en 2018.
Le ministère a recensé 541 actes antisémites en 2018, soit 10 par semaine –contre 311 en 2017-. Dans le détail, il s'agit en majorité d'insultes, de tracts, de lettres de menaces, mais aussi d'actions antisémites, comme des tags, des agressions physiques, ou des homicides.
Des chiffres critiqués
Ces chiffres, compilés par les services du ministère qui recoupent leurs données avec les autorités religieuses et les associations communautaires, sont critiqués pour leur manque de fiabilité, notamment parce qu'ils ne prennent pas en compte les contenus antisémites sur Internet.
Mais ils révèlent en tout cas cette tendance : une nouvelle montée de l'antisémitisme, qui ne date pas du mouvement des "gilets jaunes", puisque début novembre déjà, une semaine avant l'acte 1, Le premier ministre Edouard Philippe alertait sur une recrudescence des actes antisémites au cours des neuf premiers mois de l'année 2018.